Il y a quelques mois nous ignorions encore l’existence du COVID19, au cœur de toutes les discussions aujourd’hui. Les directions juridiques ont vite été confrontées aux problématiques juridiques en découlant et ont joué un rôle de premier plan dans la gestion de cette crise.
A l’activité quotidienne, s’est ajoutée la gestion de problématiques nouvelles ; et pour les managers, la gestion des équipes qui se fait encore à distance dans la plupart des cas.
Les juristes avec lesquels j’ai pu échanger sont loin de se plaindre de cette situation. Il est encore tôt pour mesurer l’impact de cette crise sur les équipes juridiques mais une chose est sûre, la résilience était (et est toujours) de mise. Leur principal objectif étant d’accompagner au mieux le business et de limiter les risques pour l’entreprise.
Les directions juridiques ont fait face à une sollicitation accrue : tout est allé très vite et les juristes ont dû se montrer encore plus agiles et réactifs qu’à l’accoutumée. Il fallait rassurer, conseiller au mieux la direction, les opérationnels mais aussi les fournisseurs et les clients. Cela a nécessité une prise de décision rapide et réfléchie. Il a fallu trouver le bon équilibre entre la sécurité juridique et les contraintes de temps liées au business.
Les sujets sont multiples : la gestion des contrats (aucun n’a échappé à la question de la fameuse force majeure), le droit social (comment gère-t-on le chômage partiel, l’entrée en fonction d’un nouveau collaborateur… ?), la protection des données personnelles et la sécurité informatique (dans une période où les échanges virtuels, les partages de données se multiplient), le droit des sociétés (comment gérer la tenue les conseils d’administration et les assemblées générales ?), l’immobilier (le paiement des loyers a donné lieu à une littérature riche), la gestion des relations avec les fournisseurs et les clients (et les éventuels contentieux), et enfin les plus redoutées de toutes celles relatives aux procédures collectives.
Bref, les juristes n’ont pas chômé pendant cette période. La crise aura permis de mesurer la « solidité » juridique des contrats, mais aussi des process mis en place. Une sorte de test grandeur nature. L’occasion également pour les directions juridiques de montrer – si c’était encore nécessaire – qu’elles ont leur place dans la réussite de l’entreprise.
Le digital a également pris sa place dans la gestion de cette crise. A l’heure où nombre de juristes sont encore en télétravail, les outils numériques ont permis la fluidité de la communication mais aussi la réalisation rapide de certaines formalités (ah la magie de la signature électronique !). Aujourd’hui, les entreprises n’ont d’autre choix que de se remettre en question, repenser leur organisation et accélérer leur digitalisation. Leur survie en dépend et que l’on croit ou non au fameux monde d’après, la seule reprise de l’activité ne permettra pas d’y échapper. Les juristes ont leur carte à jouer dans cette transformation !
Majdeline Salhi, Consultante Senior chez FED Legal
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