11 juin 2019 • FED Legal • 4 min

A l’heure de la transformation digitale de leur périmètre, les directeurs juridiques se questionnent sur leur positionnement. Une évolution verticale est-elle la seule issue ? Doivent-ils acquérir de nouvelles compétences ou changer de structure ou de secteur ?  

Être directeur juridique, est-ce véritablement une fin en soi ?

Plus de 35 directeurs juridiques étaient réunis le 6 juin pour la 10ème Matinale FED Legal, en partenariat avec le Cercle Montesquieu. Trois intervenantes ont pu partager leurs expériences et commenter les chiffres évoqués : Florence Lapaque, Directrice Juridique chez Euro Information-Telecom, Joséphine Deege-Mansour, Général Counsel chez Soitec et Myriam Viaud, Secrétaire Générale chez Margot Bank. 

1. Quelles évolutions professionnelles les directeurs juridiques envisagent-ils ?

Selon une étude menée par le Cercle Montesquieu, l’AFJE et Oasys consultants en mai 2019, trois tendances majeures ressortent quant à l’évolution professionnelle envisagée par les directeurs juridiques (NDLR : plusieurs choix possibles) :                                                                              

  • 47 % d’entre eux souhaitent rester directeur juridique mais dans un autre environnement
  • 40 % des directeurs juridiques veulent s’orienter vers le métier de secrétaire général
  • 34 % veulent rester directeurs juridiques mais bénéficier d’un périmètre de missions élargi

A noter également que 11 % des directeurs juridiques interrogés envisagent de changer de carrière ou de projet de vie en devenant avocat. On remarque donc une volonté forte de changer de secteur d’activité, de structure mais aussi à prendre des risques dans des environnements peu connus et changeants. 

Etude réalisée par le Cercle Montesquieu, l’AFJE et Oasys consultants en mai 2019

2. Focus sur le marché

Selon une étude menée par FED Legal sur les 43 derniers recrutements de directeurs et responsables juridiques effectués, 63 % d’entre eux sont restés dans un secteur identique à celui de leur précédent poste.

A retenir également que 25 % d’entre eux ont été recrutés dans un nouveau secteur d’activité et 12 % dans un cabinet d’avocats ou étude notariale.

A noter que 7% ont changé de matière et 21% ont accepté en région.

Malgré une réelle volonté de changement de la part des directeurs juridiques, l’expérience nous prouve que près de deux tiers d’entre eux restent finalement dans le même secteur d’activité.  

Fort heureusement, les entreprises sont de plus en plus ouvertes à l’idée de recruter un profil venant d’autres horizons.

3. Comment évoluer ?  

Que vous souhaitiez rester directeur juridique, changer de secteur d’activité, de structure ou encore devenir directeur général, le constat est le même : il faut oser, prendre des risques, être convaincu soit même pour mieux convaincre.

Si on ne pense pas à vous… pensez à vous !  Soyez force de proposition afin d’intervenir sur des sujets nouveaux : la compliance, les données personnelles, les RH… De multiples sujets peuvent s’adjoindre au droit des affaires.

Florence Lapaque, Directrice Juridique chez Euro Information-Telecom, affirme qu’ « il faut se donner la liberté du changement, et l’accepter ». C’est dans cet état d’esprit qu’elle a rejoint le secteur des télécoms, qui lui était inconnu, au détriment d’une proposition plus confortable, dans un environnement qu’elle connaissait pourtant très bien.

Joséphine Deege-Mansour, Général Counsel chez Soitec, estime qu’il faut « assumer de ne pas tout connaître et convaincre au contraire de sa vision du juridique au sein de la société ». Elle a ainsi intégré un groupe coté, alors même qu’elle n’était pas spécialiste du droit boursier. Elle a su mettre en avant ses expériences passées, durant lesquelles elle a prouvé son adaptabilité et sa capacité à se former sur des matières nouvelles.

D’autres font au contraire le choix de capitaliser sur leur expérience d’un secteur. C’est le cas de Myriam Viaud qui évolue dans celui de la banque depuis plus de 20 ans. Elle a choisi de rejoindre Margo Bank en tant que Secrétaire Générale, dans un contexte de création d’entreprise et sans aucune équipe. Un vrai challenge !

Ces retours d’expérience de nos trois intervenantes montrent bien que de multiples possibilités s’offrent au directeur juridique aujourd’hui : quelles que soient vos envies, VOUS ferez toujours la différence.

L’importance des soft skills est telle qu’aujourd’hui c’est ce que recherchent les entreprises. L’expertise juridique est un prérequis, vos atouts se trouvent dans votre personnalité.

Soyez convaincus, et vous saurez faire la différence !

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Matinale FED Legal organisée par Audrey Déléris & Yasmine Habchi, Managers.