Alexandre Tamagnaud, président du groupe Fed a été interviewé par Cadre emploi :
Comment se portait votre cabinet en fin de confinement ?
Alexandre Tamagnaud : En mars 2020, nous avons perdu deux-tiers de notre business par rapport à mars 2019. On a finalisé, pendant cette période, 50 missions par semaine contre 150 en temps normal. Certains ont démarré leur job en télétravail, d’autres ont embauché sur site. Nous n’avons pas chômé en rencontrant quelque 15 000 candidats pendant le confinement. C’était plus que d’habitude. Les candidats sont en recherche d’autres employeurs. Ils ne sont pas frileux. Ils veulent voir si, ailleurs, il y a un bon employeur pour les séduire.
Quels sont les secteurs qui recrutent le plus ?
AT : La finance, le conseil-audit et la logistique maintiennent leurs recrutements. Nous avons ainsi ouvert des missions sur ces fonctions achats-logistiques-administration des ventes. Nous recherchons des chefs d’équipe (salaire de 34 000 euros brut par an), des responsables d’approvisionnement (50 000 euros brut par an) et des directeurs de plateforme (75 000 euros brut par an). Et puis nos clients souhaitent également recruter des spécialistes de la sécurité sanitaire. Ce sont des embauches liées à la Covid 19. Deux entreprises françaises spécialisées dans le luxe nous ont missionné pour leur trouver un responsable de la sécurité sanitaire (salaires autour de 60 000 euros brut par an).
Une reprise après les grandes vacances
Alexandre Tamagnaud, président du groupe Fed, cabinets indépendants de recrutement spécialisé
Quand vos affaires pourraient-elles repartir ?
A.T. : Je suis de nature optimiste. Le marché va reprendre mais pas comme il était en février 2020. On va connaître une reprise après les grandes vacances.
Qu’est-ce que la Covid a changé dans les pratiques de recrutement de vos cabinets ?
A.T. : Nous avons systématisé nos entretiens à distance. On continuera à privilégier ce moyen de communication jusqu’en septembre. Ensuite, cela ne devrait pas durer. On reprendra doucement mais sûrement nos entretiens en face à face.
Quelles sont les effets de la crise sanitaire sur les compétences demandées aux candidats ?
A.T. : Nous ne mesurons pas de différence entre la période d’avant la Covid et d’après. Nos clients n’ont rien changé aux types de profils qu’ils recherchent.
Comment la situation évoluera dans les prochains trimestres ?
A.T. : Nous devrions retrouver les volumes de recrutement de la fin 2019 au premier trimestre 2021. Cela représente une cassure de 12 mois. Les chefs d’entreprise que je côtoie, avec qui j’échange, doivent digérer une crise gigantesque. Ils sont confiants mais prudents.
Prendrez-vous des congés cet été ?
A.T. : Je vais prendre des congés comme à l’accoutumé. Rien ne changera ni pour moi, ni pour mes équipes. Le mois de juillet est une très bonne période pour le recrutement et celle d’août est très calme. Nous serons donc en vacances le 15 août. Tout le monde sera sur le pont – clients, candidats et consultants en recrutement – au 15 septembre.
Une question que vous posez aux candidats depuis la fin du confinement ?
A.T. : Nous leur avons demandé des nouvelles de leur santé, de leur bien-être, de leur proche. Nous avons comme mission de mettre à l’aise les candidats pour qu’une complicité s’instaure. C’est un peu plus difficile à réaliser en visio mais nous n’avons pas modifié nos techniques de recrutement.
Source : Interview de Cadre emploi