L’intelligence artificielle suscite la méfiance dans tous les secteurs du travail. Les cadres ne font pas exception. Pour autant, son déploiement actuel prouve que l’IA cherche à transformer les métiers, plutôt qu’à les remplacer.

Intelligence artificielle et emploi des cadres : une tendance difficilement quantifiable

Si l’intelligence artificielle commence à percer dans l’ensemble des secteurs d’activité, ses conséquences sur le marché de l’emploi des cadres restent encore abstraites. Toutefois, certains profils spécialisés dans l’IA sont de plus en plus recherchés. C’est le cas des spécialistes, chercheurs et ingénieurs en intelligence artificielle, dont les effectifs en entreprise ont augmenté de +16 % en 2023.

D’autres métiers de cadres seront forcément plus impactés par l’émergence de l’IA. Citons les emplois dans :

● l’édition de logiciels ;

● la conception de systèmes informatiques dans les services numériques de haute technologie ;

● la banque de détail ;

● l’assurance ;

● la comptabilité ;

● le secrétariat ;

● les ressources humaines.

Cela ne signifie pas pour autant que les emplois dans ces secteurs sont directement menacés. Au contraire, l’arrivée de l’IA transforme progressivement ces métiers.

IA et travail chez les cadres : transformation plutôt que remplacement des emplois

Selon l’OCDE, environ 28 % des emplois — tous secteurs confondus — sont considérés à haut risque d’automatisation à moyen ou long terme. Mais, pour le moment, l’IA contribue plutôt à la transformation des emplois existants.

L’intelligence artificielle (IA) modifie déjà les contours de nombreux métiers, en particulier chez les cadres. Cependant, elle sert davantage de levier à l’innovation qu’une menace pour l’emploi. Par exemple, les data scientists utilisent l’IA pour affiner leurs analyses. Dans le secteur des ressources humaines, les cadres se servent de l’intelligence artificielle pour améliorer la gestion de certaines tâches, comme prévoir les besoins en formation ou étudier le comportement des candidats.

L’automatisation par l’IA des tâches répétitives permet ainsi aux professionnels de se libérer du temps, de gagner en efficacité et de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. En somme, l’utilisation de l’intelligence artificielle telle qu’elle est à l’heure actuelle demeure propice à la conduite de projets innovants, renforçant au passage l’épanouissement au travail.

Intelligence artificielle et travail chez les cadres : une adaptation indispensable

Toutefois, de nombreux cadres vont devoir s’adapter, développer de nouvelles compétences et continuer à se former. L’agilité devient le maître-mot pour rester dans la course.

En effet, le développement de l’intelligence artificielle au travail devrait faire évoluer la valorisation des qualités recherchées chez les cadres. Jusqu’ici, celles qui relevaient directement de l’intellect, comme les capacités à planifier, calculer ou raisonner étaient prioritaires pour les entreprises. Demain, celles-ci se tourneront probablement vers des critères qui entrent plutôt dans le champ du quotient émotionnel et de la pensée critique.

Les capacités à communiquer et à fonctionner avec l’humain, les aptitudes à correctement gérer l’IA tout en gardant sa propre opinion, représentent autant de qualités qui devraient être très rapidement recherchées parmi les cadres. Le véritable enjeu, aujourd’hui, est d’anticiper ces changements pour apporter un accompagnement optimal, ne laissant personne de côté.

Emploi des cadres : comment s’adapter à l’intelligence artificielle ?

Pour réussir la transition inéluctable vers un monde du travail dans lequel l’interaction entre l’humain et l’intelligence artificielle va devenir prépondérante, les cadres vont forcément devoir s’adapter. Cela passera par l’adoption d’une première démarche proactive, à savoir la formation pratique et continue à l’IA.

Cette technologie étant en perpétuelle évolution, il s’avèrera indispensable pour les cadres de maintenir une veille fréquente et de s’éduquer en continu. En parallèle, les cadres devront renforcer leur intelligence émotionnelle et leur leadership. Deux compétences essentielles, alors que l’IA prend déjà en charge les tâches algorithmiques, mais ne peut reproduire, à l’heure actuelle, la complexité des interactions humaines.

De plus, développer une pensée critique se révèlera indispensable pour la prise de décision, dans un monde où l’IA gère les données. Les cadres devront être en mesure d’évaluer la pertinence des informations fournies par l’intelligence artificielle pour prendre les bonnes décisions.

L’IA génératrice de nouveaux emplois chez les cadres

L’intelligence artificielle devrait favoriser le déploiement de certains métiers, voire d’en inventer d’autres. Évidemment, les profils experts en IA sont d’ores et déjà hautement recherchés. Le nombre d’offres d’emploi de Data Scientist a ainsi augmenté de 44 % entre 2022 et 2023. Les métiers de responsable marketing, analyste financier ou responsable des ressources humaines devraient également bénéficier de l’arrivée de l’IA.

Enfin, de nouveaux métiers commencent à émerger. Dans quelques années, vous devrez probablement entendre parler de l’ingénieur cognicien, de l’intégrateur en IA ou encore du prompt engineer. Dans le domaine du numérique, secteur devenu phare dans le monde du travail et qui se repose énormément sur l’intelligence artificielle, on estime que 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore !

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