La première impression est souvent la bonne. Lorsque l’on convoite un poste, elle passe souvent par le curriculum vitae. Devant son écran, quand le moment vient d’actualiser ou de réinventer le genre, le syndrome de la page blanche peut frapper. Pour ordonner ses expériences, choisir la bonne photo, ou parfaitement manier les nouveaux outils Web, Pauline Lahary, fondatrice de MyCVfactory, partages ses huit astuces infaillibles pour appâter et épater les employeurs. Pas question de se planter. Il s’agit de se démarquer dans des piles de CV souvent volumineuses.
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Choisir les bons mots-clés : quand les algorithmes présélectionnent les candidats
On ne le sait pas toujours, mais beaucoup d’entreprises font appel à des logiciels pour présélectionner les candidats. Ils trient les dossiers. Et mettent en avant ceux qui contiennent le plus grand nombre de mots-clés intéressants. «Il faut donc mettre au moins 10 mots-clés attirants pour l’entreprise. Par exemple, "relation client, relation commerciale". Ceux-ci doivent valoriser notre parcours», explique Pauline Lahary. C’est pourquoi il est important de détailler suffisamment ses expériences. «Par exemple : "j’ai organisé un événement" ne dit pas grand-chose. En revanche, «responsable d’un portfolio de 200 clients» est repéré plus facilement par les algorithmes et a fortiori par les employeurs.»
Soigner l’accroche
Exercice littéraire, elle mérite sa place (un paragraphe) en tête de page. «Je la conseille vivement: "je souhaiterais m’orienter vers… pour telle ou telle raison". En cinq lignes maximum, on dit avec force ce qu’on peut apporter à l’entreprise.» Il s'agit de cibler de vrais atouts, quitte à les répéter par la suite. Précise, concise, l’accroche va donner envie (ou non) à l’employeur de poser les yeux plus bas. Concrètement, que peut-on y raconter ? «On y mentionnera une expérience à l’international tout en expliquant que l’on est mobile. Sinon, on expliquera précisément le secteur que l'on vise.» Une mini-fiche qui doit presque se suffire à elle-même. La mention «curieuse et rigoureuse» est plutôt à éviter en revanche…
Études et formation professionnelle
Les premières années d’une carrière, le parcours scolaire (dans le supérieur) doit figurer sur le CV. «Après 4 ou 5 ans d'expérience, on ne prête plus la même attention aux diplômes, explique Pauline Lahary. Mais la formation ne s’arrête pas toujours à la fin des études. Les formations professionnelles, les MBA sont très appréciés. Les entreprises aiment savoir que les candidats sont ouverts et formés à de nouveaux horizons.» Le renouvellement, atout majeur.
Compétences techniques : penser aux camemberts et graphiques
Photoshop, InDesign, Ilustrator, Audacity… les compétences techniques ne trouvent pas toujours leur place. Pauline Lahary préconise de réfléchir à leur utilité dans un poste pour leur attribuer l’espace qu’elles méritent. «Si l'on est développeur Web, on sait en principe manier un large panel de logiciels. Il faut les lister simplement et à un endroit central. Mais, si l’on compte cinq ou six compétences techniques, on peut par exemple créer un camembert où chaque outil remplit une case. Ou des jauges qui informent sur la maîtrise du logiciel. Dans un métier peu technique, on les mettra sur la colonne de gauche, juste à côté de l’expérience.»
Le design : deux couleurs au maximum
Il est l’habit du CV. Il donne le ton. Un peu comme un dress code, il doit s’adapter au secteur que l’on vise. «Dans la finance, on évite la fantaisie et on fait tenir le tout sur deux colonnes. Dans la communication, on peut se permettre un peu plus de folie, mais avec deux couleurs maximum.»
Le visuel doit aussi correspondre à la personnalité de celui qui le crée. «Si l’on a un CV très coloré, et qu’on n’est pas très vivant en entretien, cela peut être décevant. Et inversement, si j’envoie un CV trop sobre, alors que j’ai une personnalité notable, je peux passer à côté d’une opportunité.» Enfin, les logos des entreprises fréquentées et icônes qui accompagnent les rubriques sont à doser. «L’important est de garder une unité visuelle. Avec des icônes de la même taille, de la même couleur, du même style et sur le même fond.
La photo : sourire ou "photo passeport" ?
Si les apparences sont souvent trompeuses, il reste important de choisir la bonne photo. Portrait ou mise en situation ? Sourire ou photo passeport ? «Ce que l’on voit sur les CV varie beaucoup en fonction du domaine d’activité. En finance, on s’attend à voir quelqu’un en costume, pas trop souriant de préférence. Dans le digital, les recruteurs acceptent les tee-shirts et une expression plus décontractée.» Quant à la mise en situation, elle peut apporter une subtile touche d’humour et de savoir-faire. «Un cuisinier dans son atelier, ça attire l’œil !»
Le CV Web : créer son écosystème professionnel
Les plateformes de CV en ligne sont nombreuses. Avant tout, il faut bien choisir la sienne. «Il ne faut pas s’éparpiller et opter pour la plus fréquentée, pour travailler son réseau et créer un écosystème professionnel.» L’écueil : s’inscrire sur de multiples sites. Et ne jamais les actualiser. «Rien de pire pour un CV que de ne pas être récent.»
Le CV en ligne est enrichi de liens, de vidéos. «C'est un vrai portfolio où l’on peut exprimer d’autres pans de sa personnalité, en montrant une présentation que l’on a fait, en posant un lien vers sa thèse, ou en recommandant un livre par exemple.» Attention, chaque lien doit être pertinent.
Le petit plus : le pitch vidéo
En la matière, il y a deux écoles : celle des entreprises qui la demandent presque automatiquement (dans le marketing par exemple). Et celle des structures qui restent attachées au CV écrit. Quoi qu’il en soit, «elle apporte une dimension plus humaine à une candidature». A l’ère de la vidéo, elle paraît même indispensable, «même si une vidéo est longue à regarder, plus longue à apprécier qu’un document écrit : les employeurs ne la regarderont pas toujours».
Si vous décidez de joindre une vidéo à votre CV, Pauline Lahary conseille «une accroche simple. Parlez de vos ambitions, de votre vision de l’entreprise». Primordial : «Écrire votre pitch, l’apprendre par cœur jusqu’à le dire avec une aisance naturelle». Gardez en tête que, si elle est un plus, la vidéo ne remplacera pas de sitôt un bon CV bien plein... et bien fait.