08 avril 2021 • FED Group • 5 min

Certains l'appellent le subconscient, d'autres le 3ème œil ou pensent simplement « avoir du nez ». L’intuition interpelle car elle est immatérielle et souvent irrationnelle. 

Et pourtant, l'un des points communs des dirigeants les plus performants est leur capacité à travailler au "feeling".  Même s’ils sécurisent leur actions, ils "sentent" les projets et les individus et se servent de cette aptitude comme outil d'aide à la décision.

De nombreuses études scientifiques l’ont démontré, nous n’utilisons qu’une partie infime de nos capacités cérébrales lorsque nous procédons par raisonnement. L’intuition correspond à une autre forme d’intelligence… Une intelligence très rapide utilisant l’ensemble des informations perçues, entendues, apprises, parfois inconsciemment, tout au long de sa vie.

Comment développer son intuition :

La confiance en soi est la clé. Nous sommes tous dotés de cette petite voix qui presque instantanément donne le "go" ou le "stop" devant une situation.  

Pourquoi nous n’en tenons pas compte ? Ce sont nos peurs, nos conditionnements qui font obstacles. Il est alors nécessaire d'apprendre à se connaître et surtout à mieux s'écouter  !

Être à l’écoute de cette voix intérieure mais pas seulement… Et c’est là que réside tout l’axe de développement.

En effet, l’intuition va très souvent s’exprimer au travers de ses émotions, ses réactions, et parfois même de son corps qui va alors se manifester (Une sensation de malaise, un surcroît d'énergie, un mal de dos etc… ). 


Comment l'exploiter

L'intuition est un GPS intérieur. Il peut vous orienter dans une direction, vous dire de ralentir, ou même de faire demi-tour !

Encore faut-il décrypter les indications transmises par ce GPS très personnel. Cela commence par la connaissance de soi : Prendre conscience de ses conditionnements et de son fonctionnement, apprendre à reconnaître ses émotions, se reconnecter à son corps.

Mais également du temps et un peu de pratique. Il est parfois nécessaire de se faire accompagner par un spécialiste (thérapeutes, spécialistes bien être, activités sportives etc…).

En attendant, lorsque qu'une "alarme intérieure" sonne, on peut commencer par ralentir, et prendre du recul sur la situation avant d’agir, en demandant un point de vue extérieur par exemple. 

Faire la différence entre intuition, désirs ou peurs :

Avoir peur lorsque qu’une situation est anxiogène est normal, être en joie lorsqu’un désir est comblé l’est aussi.  Dans ces deux cas, il ne s’agit pas forcément d’intuition.

C'est le décalage entre ses pensées, ses actes et ses ressentis qui est le plus intéressant à exploiter. Par exemple :

 - Tous les indicateurs sont au vert : mais vous "sentez" que quelque chose cloche (un nœud à l'estomac par ex...)

 - Ce projet est bancal mais vous avez une formidable envie de vous lancer : cela vous met en joie contre toute attente. 

L'intuition ne vient pas combler un manque ou entretenir une crainte. Elle émerge spontanément et involontairement. 

Voici 2 exemples pour illustrer mon propos :
 
Situation 1- Lorsque j'étais RRH, j'ai été amenée à participer à des conférences téléphoniques avec un manager d'une autre structure. Celui-ci  bénéficiait d'une excellente réputation. J'avais néanmoins noté que je baillais fréquemment en sa présence alors que les sujets abordés étaient captivants.

Un jour, ce manager m'a contactée pour me proposer d'intégrer sa structure, sur le moment j'ai été très honorée et emballée par cette proposition. Cependant ces bâillements intempestifs m'interpellaient et m'ont fait prendre le recul nécessaire avant d'accepter. J'ai alors fait le choix d'interroger son entourage, ses équipes... La réputation était juste, cependant j'ai compris que ce manager était particulièrement énergivore. Ses équipes avaient beaucoup de respect et de reconnaissance pour lui, mais concrètement restaient en collaboration directe 2 ans au maximum, ils apprenaient, évoluaient puis partaient (Avec des commentaires tels que "J'ai beaucoup appris mais c'était trop intense").

J'étais à un stade de vie où je cherchais plus de stabilité j'ai donc décliné la proposition en pleine conscience et nous avons gardé de bons contacts. 

Situation 2 - Lors d'un processus de recrutement, j'ai été dans l'obligation de décaler 2 fois un entretien. Un concours de circonstances inhabituelles dont j'étais la seule responsable, comme si, inconsciemment, j'évitais la rencontre. Le jour de l'entretien, cette candidate très souriante a présenté un CV idéal, posé les bonnes questions et démontré un fort engagement. Et pourtant quelque chose me dérangerait. Je ne me "sentais" pas très emballée et avais même des difficultés à partager son sourire. N'ayant aucune raison valable de refuser cette candidature qui entrait parfaitement dans notre cahier des charges, nous avons recruté cette collaboratrice. Ce recrutement a été un échec, la collaboratrice manquait d'authenticité, ce qui a perturbé l'équipe, malgré les efforts de chacun son contrat n'a pu être poursuivi.

 

L’intuition bouscule nos certitudes

Pour conclure, l’intuition permet d’analyser chaque situation selon un angle de vue différent. Celle de l’intégrité mentale, émotionnelle, physique et même spirituelle de l’être humain. Loin des certitudes, des schémas et des conditionnements.

D’un point de vue collectif, elle peut être un rempart contre les idées dogmatiques et la sclérose d’une organisation (certaines révolutions ont commencé « de l’intérieur » car quelques individus ont suivi leur intuition). Elle peut également aider à développer sa créativité, son ouverture d’esprit et sa conscience.


Pour plus d'informations, visitez le site 

www.indigo-conseiletcoaching.com/