Ordinateurs, smartphones, tablettes et autres montres connectées : le « tout connecté » fait partie du quotidien de nombreux actifs. Des outils qui se révèlent précieux pour consulter ses e-mails n’importe où et travailler sur un dossier à distance, mais qui représentent aussi une source supplémentaire de stress au travail et à la maison, voire de surmenage.
Le tout connecté en quelques chiffres
D’après un sondage réalisé en novembre 2014 auprès de 450 cadres du secteur privé, 33% des sondés ne se déconnectent pas ou rarement en dehors de leur temps de travail, et parmi eux, seuls 23% se déconnectent après avoir quitté leur poste.
Selon 72% de ces cadres, le tout connecté est essentiel lorsque l’on souhaite faire preuve de réactivité ; ils sont autant à considérer que cela augmente également leur charge de travail en dehors de leurs horaires contractuels.
Si les personnes interrogées estiment que cette pratique facilite le travail collectif (53%) et améliore les relations professionnelles (58%), ils sont également 63% à remarquer que le tout connecté perturbe leur vie privée. Cependant, un tiers des sondés estime qu’il est normal d’effectuer 10 à 20% de ses heures de travail hors des locaux de son entreprise, par souci de réactivité. Une réactivité qui va souvent de pair avec une qualité de vie amoindrie, et un stress dû au travail plus prononcé.
Stress au travail, surmenage : les risques d’une « surconnexion »
Le fait de rester connecté après avoir terminé sa journée de travail est une nouvelle façon de travailler qui pose le problème du manque de cloisonnement entre vie privée et vie professionnelle. Les e-mails et les dossiers investissent la sphère personnelle, établissant un transfert de la pression et du stress au travail, qui s’immiscent alors à la maison.
Consulter ses e-mails professionnels pendant son temps libre, peaufiner un dossier en fin de journée, compléter une présentation avant une réunion : tous ces éléments constituent du temps de travail qui s’ajoute aux tâches effectuées dans les locaux de l’entreprise. Si les journées prolongées sont envisageables et parfois inévitables, elles doivent rester ponctuelles, sans prendre le pas sur le temps dédié au repos.
Le tout connecté peut avoir des conséquences non négligeables. D’un point de vue personnel, ce manque de barrière entre travail et vie privée peut mener au surmenage, en empiétant sur les périodes nécessaires au repos et à la prise de distance. Plus largement, cette intrusion du travail en dehors de ses frontières peut causer un déséquilibre des sphères privée et professionnelle, au détriment des loisirs et du temps passé avec ses proches par exemple.
Offrant une réactivité optimale et permettant d’aménager son temps de travail en fonction de ses disponibilités, le tout connecté peut également représenter un danger s’il est pratiqué à outrance. Si la difficulté de « décrocher » concerne en majorité les cadres, elle existe chez toutes les catégories d’employés. L’entreprise a parfois sa part de responsabilité, de part son mode d’organisation et de circulation de l’information qui entraînent les salariés à rester disponibles en dehors du temps normalement consacré à leurs tâches.