Le rapport de la Mission d’information et d’évaluation (MIE) visant à réindustrialiser la capitale a été rendu public. Objectif : développer à Paris des usines nouvelle génération, promouvoir le « fabriqué à Paris » et faire de la ville le moteur de la « troisième révolution industrielle ».
Le rapport de la MIE, faisant état de 50 préconisations sera présenté au Conseil de Paris à la fin du mois de septembre. Les pistes envisagées dans ce rapport feraient de la capitale « le laboratoire d’un nouveau mode de développement industriel », selon les 15 auteurs de la mission, issus de formations politiques diverses ; Parti Communiste, Parti Socialiste, Les Républicains, Union des Démocrates Indépendants, Europe Écologie Les Verts et le Parti Radical de Gauche.
L’idée n’est pas d’implanter des chaînes de montage et de grosses usines à Paris, mais d’insérer de petites unités de fabrication exploitant la technologie des imprimantes 3D, la découpe laser, la livraison par drone et le numérique en général. Le projet permettrait à terme de relocaliser une industrie propre et compacte au coeur de l’agglomération.
À titre de modèle, la ville de Détroit aux États-Unis, en faillite en 2013, reprend des couleurs grâce à l’incorporation de l’industrie entre ses murs. Avantage valorisé : la fabrication se fait à proximité du consommateur, sur des surfaces réduites et sans ajouter de pollution à la ville, un essor qui fait rêver en France. Car la désindustrialisation parisienne a fait du tort entre 1990 et 2010, divisant l’emploi industriel par deux sur la zone francilienne. La capitale ne compte désormais que 53 000 ouvriers, représentant 3,2% des emplois.
Un label « fabriqué à Paris » pourrait également voir le jour dans les années à venir, pour promouvoir les entreprises locales. Au niveau foncier, des espaces devront être prévus pour accueillir ces lieux de production non polluants et non bruyants, assimilés à de petites usines dans Paris.
Un état des lieux des locaux en pied d’immeubles pouvant accueillir ces structures est prévu. Les espaces de coworking non tertiaires, les duplex mêlant espaces de travail et logements, ainsi que les recycleries devraient aussi être encouragés, puisque l’économie circulaire est également au coeur du projet. Réemploi et réparation d’objets, cordonnerie, couture, recyclage de déchets, l’heure est au développement durable et à la consommation responsable, pour une économie pérenne et tournée vers l’avenir.