Agefi- Les directions juridiques bancaires recrutent-elles actuellement ?
Romain Franck - Oui, la tendance est au recrutement sur l’ensemble des métiers et des secteurs de la banque, y compris au sein des directions juridiques où le taux de recrutement en 2018 dépasse celui de 2017. De manière générale, l’activité bancaire est encouragée par le contexte économique d’ensemble, taux d’intérêt bas, bulle immobilière,… D’où le besoin de s’équiper afin de renforcer les équipes et de remplacer les départs, aussi bien au sein des banques d’affaires et de marché que des banques privées et de détail.
Agefi - Quels sont les profils de juriste recherchés ?
Romain Franck - Les services juridiques des banques continuent de recruter majoritairement des profils assez classiques de juristes spécialisés sur les produits et services bancaires. Mais les banques doivent faire face aussi à l’évolution réglementaire, notamment en matière de données personnelles, avec l’entrée en vigueur en mai dernier du RGPD. Au sein des directions juridiques, on recrute donc de plus en plus de data privacy officers (DPO), mais aussi de manière plus globale des juristes spécialisés en nouvelles technologies, digital, big data et IP/IT.
Agefi - Cela concerne-t-il tous les secteurs bancaires ?
Romain Franck -La digitalisation les concerne tous. Auparavant, les juristes spécialisés dans les nouvelles technologies étaient surtout l’apanage des banques en ligne, ce qui était moins le cas des banques « classiques ». Mais depuis une dizaine d’années, toutes les banques et leurs services juridiques se sont digitalisés par le biais d’applications de gestion des comptes et d’outils divers. On demande aux juristes d’offrir aux recruteurs une combinaison de plusieurs compétences, et de manier aussi bien le droit bancaire que le droit des nouvelles technologies.
Crédits : Chloé Enkaoua / Agefi Hebdo / Août 2018