La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) permet à une société de contribuer au développement durable tout en soignant son image. En intégrant les préoccupations sociales, environnementales et économiques actuelles dans leur politique, elles affirment leurs convictions et soignent leur image d’entreprise auprès de leurs interlocuteurs et de leurs salariés.
La responsabilité sociétale des entreprises : de quoi s’agit-il ?
Le concept d’écologie, de développement durable et d’échanges équitables a vu le jour dans les années 70 lors de la première conférence internationale sur l’environnement à Stockholm. À cette même époque, en France, à la demande de la société civile, groupement d’associations écologiques et humanitaires, la responsabilité sociétale des entreprises est créée afin de prendre en compte l’impact environnemental, économique et social des activités des entreprises. Le concept ne prendra vraiment son essor qu’à partir des années 1990.
Le RSE définit donc l’impact des entreprises vis à vis de leurs interlocuteurs et de leurs employés, suivant le principe « agir local, penser global ». Concrètement, il s’agit de tenir compte :
- du contexte local et international,
- de la santé et du bien-être des salariés et des consommateurs,
- des communautés et du développement local,
- de l’environnement,
- des normes internationales en vigueur.
Ainsi, la responsabilité sociétale des entreprises implique de respecter la législation et les conventions collectives, bien entendu, mais aussi de s’engager vis à vis de leurs clients, leurs prestataires et leurs employés pour contribuer au bien-être de la société en général. Éthique, droits de l’Homme, préoccupations sociales et environnementales : tous ces paramètres doivent être pris en compte pour organiser l’activité commerciale et stratégique de l’entreprise.
Si l’objectif premier de ces engagements consiste à agir pour le développement durable et l’équité, ce concept est aussi un outil stratégique pour améliorer l’image de l’entreprise, fidéliser les salariés et en attirer de nouveaux.
Responsabilité sociétale des entreprises en France
La RSE invite les entreprises à prendre part à la stratégie de développement durable du pays. Avec le Danemark, la France est le seul pays en Europe à avoir réglementé ce concept. Ainsi, l’article 116 de la loi sur les nouvelles régulations économiques votée en 2001, exige que les sociétés cotées en bourse mentionnent dans leur rapport annuel les informations liées aux conséquences sociétales et environnementales de leur activité.
La responsabilité sociale des entreprises françaises se matérialise de diverses manières :
- développer l’information sociale et environnementale à l’attention des actionnaires, employés, ONG, riverains, etc. ;
- inclure les représentants du personnel dans les discussions concernant les enjeux liés au développement durable ;
- promouvoir le développement de labels reconnaissant les bonnes pratiques sociales et environnementales des entreprises ;
- soutenir l’investissement socialement responsable ;
- intervenir à l’échelle européenne pour la création d’un référentiel commun concernant les indicateurs sociaux et environnementaux.
Les salariés sont les premiers concernés par la politique de RSE qui a des conséquences sur leurs conditions de travail à différents niveaux : lutte contre les discriminations, équilibre entre vie familiale et professionnelle, bien être, diversité des équipes. Cet engagement éthique fait partie intégrante de l’image de l’entreprise et peut agir comme un levier pour attirer de nouveaux salariés et de nouveaux clients.
Les entreprises sont considérées comme co-responsables des activités de leurs fournisseurs et de leurs sous-traitants, en matière d’impact social et environnemental. En pratique, si une entreprise adopte le concept de la responsabilité sociale mais que l’un de ses sous-traitants enfreint les droits de l’Homme, c’est l’image de l’entreprise qui est directement entachée.
L’engagement en faveur de produits et de services équitables et transparents séduit également les clients et les actionnaires, qui font confiance à des entreprises « éthiques » et agissent indirectement en faveur des droits des travailleurs, de l’environnement ou encore de la santé.