De nombreux candidats sont tentés de mentir sur leur CV afin de valoriser leur profil et de maximiser leurs chances d’être recrutés.
Compétences surévaluées, expériences enjolivées ou diplômes inventés, le faux CV prend de multiples formes pour amadouer les recruteurs, qui se montrent de plus en plus vigilants.
Faux CV : les mensonges les plus fréquents
Pour paraître plus qualifiés, plus jeunes ou pour cacher une longue période d’inactivité, certains chercheurs d’emploi n’hésitent pas à mentir sur leur CV.
Les petits « arrangements avec la réalité » concernant les compétences et l’expérience sont utilisés par certains candidats pensant ainsi valoriser leur candidature. Une pratique inutile, puisqu’aux yeux de nombreux recruteurs, c’est la qualité qui prévaut sur la quantité. D’autres candidats n’hésitent pas à inventer un ou plusieurs stages pour étoffer leur CV, voire des diplômes pour correspondre au profil requis pour le poste.
Les faux CV peuvent également servir à masquer une longue période d’inactivité. Si certains se contentent de ne mentionner que les années de travail sans donner de dates précises, les plus téméraires vont jusqu’à étirer leurs expériences de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Pourtant, les trous dans le CV peuvent être valorisés s’ils ont servi à construire un autre projet par exemple. Un séjour à l’étranger ou une année sabbatique peuvent également être justifiés s’ils ont permis d’apprendre une langue étrangère ou de redéfinir son projet professionnel.
Par peur d’être discriminés, certains candidats se rajeunissent, tandis que d’autres se rajoutent quelques années pour correspondre au nombre d’années d’expérience requis. Dates de naissance et de diplômes modifiées, photos retouchées, l’illusion est parfois parfaite…jusqu’à l’entretien d’embauche.
Falsifier ses compétences est également une pratique usitée. Mentir sur son CV en exagérant son niveau d’anglais ou en ventant sa maîtrise d’un outil informatique seraient d’ailleurs les mensonges les plus fréquents…Et les plus faciles à vérifier. Quelques phrases en anglais lors de l’entretien ou une question technique sur l’utilisation d’un outil suffisent généralement à faire tomber les masques.
Mentir sur son CV : quels sont les risques ?
Si le phénomène s’est répandu dans l’Hexagone, c’est parce que contrairement à leurs homologues anglo-saxons, les recruteurs français ont longtemps négligé de vérifier l’authenticité des CV reçus, sauf en cas de grosses incohérences. Depuis quelques années pourtant, ils se montrent de plus en plus regardants et disposent de nombreux moyens pour démasquer les faux CV.
Les employeurs ont en effet la possibilité d’authentifier les diplômes délivrés par les grandes écoles : celles-ci tiennent en effet un annuaire des anciens élèves dans lequel ils peuvent vérifier si le candidat a obtenu ou non le diplôme cité.
L’employeur peut également contacter l’ancienne entreprise du candidat pour vérifier la durée de son expérience, le poste occupé et les connaissances acquises. Mentir sur son CV est donc un pari extrêmement risqué : une expérience falsifiée voire inventée n’ayant aucune valeur, elle vous vaudra sans doute une élimination instantanée de la course à l’obtention du poste.
Les compétences techniques et les acquis sont également simples et rapides à vérifier. Si vous avez menti sur vos capacités à parler anglais ou à maîtriser un outil, c’est probablement parce que cette compétence est requise pour le poste. Et si elle est requise, peut-être que l’employeur la maîtrise aussi. Quelques minutes d’entretien en anglais ou des questions précises sur un outil suffisent généralement à valider ou invalider les connaissances du candidat.
Si le faux CV inclut des dates falsifiées, un simple calcul permet à l’employeur de pointer les parcours douteux et les chronologies incohérentes. Un candidat rajeuni de 5 ans ayant obtenu son bac à 13 ans ou ayant engrangé 10 ans d’expérience avant ses 25 ans sont des éléments qui éveillent en effet les soupçons.
Enfin, certains recruteurs prennent toutes leurs précautions avant de recruter un collaborateur en leur demandant une copie de chacun de leurs diplômes. Une preuve formelle et difficile à fournir si le diplôme n’a jamais été obtenu.
Sur le plan juridique, le « menteur » ne risque néanmoins pas grand chose. Seuls les professionnels du droit ou de la médecine ayant menti sur leurs diplômes peuvent être poursuivis. Pour les autres professions, la loi du 31 décembre 1992 considère que c’est à l’employeur de vérifier le parcours d’un candidat avant de l’embaucher. S’il ne le fait pas, c’est lui qui est considéré comme étant en tort.
En revanche, si un salarié a menti sur ses années d’expérience, sur l’obtention d’un diplôme ou sur ses compétences à un poste donné, la tromperie risque d’être rapidement découverte. Celui-ci risque alors un licenciement pour faute grave ou lourde et une annulation de son contrat de travail, supprimant toutes les obligations de l’employeur envers le faussaire.
Néanmoins, le danger réel se situe plutôt sur le plan professionnel. Mentir sur votre CV vous expose en effet à vous décrédibiliser auprès de toute la profession si la manœuvre est découverte. Les entreprises se transmettent en effet ce genre d’informations entre elles, tout comme les cabinets de recrutement qui « blacklistent » les candidats peu scrupuleux, compliquant leurs chances d’être embauchés un jour. Autant de bonnes raisons de rester honnête dans son CV !
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